Lesona fahavalo [Lésna fa-valou]
Eo am-pisakafoana (i)éou a-(m)pisakafou-n
Tianao ve ny sakafo malagasy? tinaou vé n sakaf malagas
Eny, matsiro tokoa. (i)éni matsir tkou
Mihinam-bary intelo isan’andro izahay mina-(m) bar i-(n)télou i chana-(n)d’ za-a-i
Ny vary ve no foto-tsakafonareo x? n var vé n foutsakafnaréou
Eny, izany tokoa. (i)éni za-n tkou
À table
(Là au-moment-de-prendre-repas)
- Aimez-vous la nourriture malgache ?
- Oui, [c’est] vraiment délicieux.
- Nous mangeons [du] riz trois fois par jour
(Manger-riz fois-trois unj our nous-exclusif ). 4.Est-ce que le riz est votre nourriture [ de] base (Le riz est-ce-que c’est-que base-nourriture-de-vous) ? - Oui, [c’est] ça (cela vraiment )
Remarque de prononciation > Chez certains locuteurs, la voyelle e en position initiale s’articule avec la langue rapprochée du palais, produisant un son palatisé que nous avons transcrit ((i)é).
Notes:
am-pisakafoana
(litt. “au-moment-de-prendre-repas”), est une forme circonstancielle, spécifique à la langue malgache, qui précise le déroulement de l’action exprimée par le verbe (par exemple le temps, le lieu, la cause, le moyen, la manière, le but, etc.).
En français, cette forme est traduite par le complément
circonstanciel, alors qu’en malgache, c’est le verbe lui-même qui
précise la circonstance:
an-+ f-+ i-+ sakafo + -ana mam-pisakafoana
(“au-moment-de-prendre-repas”). Le nom fisakafoana
(qui
vient de f- + i- + sakafo + -ana
) est obtenu à partir du
verbe à la forme circonstancielle isakafoana
(=
i-+sakafo+ -ana
) en lui ajoutant le préfixe nominal
f-
. Le n
de la préposition an-
qui devient m-
, et le f
de
fisakafoana
qui devient p
, suivent la règle
des alternances des consonnes. La forme circonstancielle est donc
construite à partir du radical encadré d’un préfixe (i-
ou
an-
) et du suffixe -ana
. Attention! Il ne
s’agit pas du suffixe du passif.
- Voici un exemple sur les pronoms personnels liés à un verbe que nous
avons vus en 7ème leçon (Révision, para.3). Ici, le pronom personnel
-nao
est lié au verbe à la forme passivetiana
, être aimé (e).Tianao
vient detia
(aimer + -ana) (suffixe de la forme passive) +-nao
(par-vous/toi).
Les pronoms personnels, dans ce cas, assument la fonction de
complément d’agent : Tiako ny sakafo malagasy
(litt.
“êne-aimé-par-moi la nourriture malgache”);
Tianao ny sakafo malagasy
(litt.
“être-aimé-par-vous/par-toi la nourriture malgache”).
mihinam-bary
suit la règle des modifications phonétiques quand deux mots entrent en contact (7ème leçon, para.5):mi-+ hinana + vary
donnemihinam-bary
, manger du riz. La voyelle finale a du verbe actifmihinan(a)
, manger, tombe et len
devientm
. La consonne initialev
devary
, riz, se change enb
.Pour former un multiplicateur, on ajoute le préfixe
in-
(fois), au nombre:in- + telo
, trois, donneintelo
(trois fois);in- + roa
, deux ->indroa
(deux fois);in- + efatra
, quatre ->inefatra
(quatre fois), et ainsi de suite, sauf pour dire “une fois”, où il faut ajouter le verbemandeha
(marcher):indray mandeha
, une fois =in- + iray
(un +mandeha
) (litt. “fois-un marcher”).
Notez la disparition de la voyelle initiale i
de
iray
et l’alternance consonantique r/dr
.
- Cette même alternance fait que le
s
desakafo
, le deuxième mot defoto-tsakafo
, nourriture de base, devientts
. En règle générale, quand un mot se terminant par-tra
entre en contact avec un deuxième mot, toute la syllabe finale-tra
tombefototra
(base) +sakafo
(nourriture) ->foto-tsakafo
Fanazarana 1 — Adikao
- Matsiro ny sakafo.
- Tianao tokoa ny sakafo malagasy.
- Mihinam-bary izahay.
- Fototsakafonareo ny vary.
- Mihinam-bary intelo isan’andro ve ianao?
Corrigé de l’exercice 1
- Le repas est délicieux.
- Vous aimez vraiment la nourriture magache.
- Nous mangeons du riz.
- Le riz est volre nourriture de base.
- Mangez-vous du riz trois fois par jour?
Fanazarana 2 — Fenoy ny banga
Est-ce que la nourriture malgache est délicieuse ? ……. v e ny sakafo malagasy
Aimez-vous manger du riz? …… ve ny mihinam-bary
Je mange du riz. …….-bary aho
Nous mangeons du riz trois fois par jour. Mihinam-bary intelo ….’….. izahay.
Le riz est ma nourriture de base. Foto -……… ny vary.
Corrigé de l’exercice 2
- Matsiro
- Tianao
- Mihinam
- isan’andro
- tsakafoko
Culture
Dans presque tout Madagascar la nourriture de base est le riz, même si dans le Sud, celui-ci est remplacé par la patate douce ou le manioc. le riz est présent à chaque repas de la journée, au petit-déjeuner, au déjeuner, et le soir au dîner.
La cuisson varie selon le moment:
le matin, il est cuit avec beaucoup d’eau pour finir en riz mou, vary sosoa, souvent accompagné de viande boucanée.
Pour le repas du midi, iI faut bien maîtriser la quantité d’eau nécessaire pour la cuisson, car il ne faut pas que le riz soit trop mou ou trop dur. Il est servi avec du bouillon de boeuf aux brèdes — feuilles comestibles — ou avec du poisson en sauce. Des légumes, comme les haricots, les carottes ou les choux, peuvent très bien remplacer les brèdes.
Le dîner, en général, est préparé à l’identique du déjeuner. On peut trouver plusieurs variétés de fruits au marché, mais le dessert ne figure pas pour autant dans le menu malgache!
Lesona Fahasivy (lésna fa-sivi)
Ny tsena (n tsén)
Eto ny fivarotana akoho amam-borona. étou n fivavouta-n akou ama-(m)bourn
Aiza ny mpivaro-kena? a-iza n pvarkén
Irerỳ avaratra irerỳ ny mpivaro-kena sy ny mpivaro-trondro. réri avarat’ réri n pvarkén si n pvart’ou-(n)d’ou
Eo atsimony ny mpivaro-boankazo. éou atsimou-n n pvarbôkaz
Lehibe tokoa ny tsenan’Analakely lébé tkou n tséna-nanalakél
Le marché
- [C’est] ici qu’on vend la volaille (Ici le lieu-où-vendre poulet et-canard ).
- Où [se trouvent] les bouchers (vendeurs-viande)?
- Là-bas, au nord (Ceux-là-là-bas au-nord ceux-là-là-bas), [se trouvent] les bouchers et les poissonniers.
- Là, au sud (au-sud-d’eux), [ce sont] les marchands de fruits.
- Le marché d’Analakely [est] vraiment grand.
Notes:
Le nom fivarotana (lieu-où-action-de-vendre ) est composé de :
f-
+i-
+varotra
, commerce+-ana
, et suit la règle de formation des noms à partir d’un verbe à la forme circonstancielle (déjà vue en 8’ leçon, note 1). Notez l’alternancetr
/t
suite à la suffixation du radicalvarotra
.akoho amam-borona
signifie volaille. Employé seul,akoho
désigne le poulet etvorona
, selon le contexte, peut désigner soit le canard, soit les oiseaux en général.À partir d’un verbe à la forme active, on peut avoir des noms comme ici
mpivarotra
, vendeur, marchand. On remplace lem
du préfixemi-
ouman-
de la forme active (4’ leçon, note 4) parmp-
(celui qui):mi-
+varotra
->mivarotra
, vendre — >mpivarotra
(vendeuR). Ensuite, il suffit de faire suivre le nom du produit à vendre:mpivarotra
+hena
->mpivaro-kena
(marchand de viande);mpivarotra
+trondro
->mpivaro-trondro
(marchand de poissons), etmpivarotra
+voankazo
->mpivaro-boankazo
(marchand de fruits).L’orientation en malgache se fait par rapport aux quatre points cardinaux:
avaratra
(nord);atsimo
(sud);andrefana
(ouest);atsinanana
(est).irerỳ
est un démonstratif. En général, il se place avant et après le mot qu’il détermine.Irerỳ
marque l’éloignement et le pluriel, et s’oppose àirỳ
, qui marque aussi l’éloignement, mais le singulier.Eo
(là), est un adverbe de lieu qui désigne un lieu visible par l’emploi de la voyelle e, mais s’oppose àeto
(2’ leçon, phrase 1 ) en ce qui concerne la distance:Eto
(ici) : lieu visible et proche du locuteur ;eo
(là) : lieu visible et loin du locuteur.
Les noms de ville malgaches sont souvent des mots composés dont
chaque élément a une signification précise: Analakely
=
an-ala-kely, litt. “dans-forêt-petite”. Ainsi,
Antananarivo
, la capitale malgache, vient de
an-tanàna-arivo, litt. “dans-ville-mille (soldats)”.
Fanazarana 1 — Adikao
- Eto ny tsena.
- Irery atsimo irery ny mpivaro-kena.
- Lehibe ny fivarotam-boankazo.
- Aiza ny mpivaro-trondro?
- Ato avaratra ato ny mpivaro-trondro.
Corrigé de l’exercice 1
- C’est ici le marché.
- Là-bas, au sud, se trouvent les bouchers.
- Le lieu où l’on vend les fruits est grand.
- Où se trouvent les poissonniers?
- Là, au nord, se trouvent les poissonniers.
Fanazarana 2 — Fenoy ny banga
C’est ici le marché. Eto ny ….. .
Où est le lieu où l’on vend les fruits? Aiza ny fivarotam-……..?
à-bas, au nord. Irerỳ …….. irerỳ.
es bouchers se trouvent au sud. Eo atsimo ny …….-…. .
Le marché est grand. …… ny tsena.
Corrigé de l’exercice 2
- tsena
- boankazo
- avaratra
- mpivaro-kena
- Lehibe
Lesona fahafolo (Lésna fa-foulou)
Miady varotra miad varout’
Ohatrinona ny akoho? ôtinna ni akou
Roa arivo ariary ny iray, madama a! rou ariv ari-ar n ra-i madam-aa
Lafo loatra izany! laf lôt’ za-n
Ohatrinona àry no omenao? ôt’inn ar nou ménaou
Arivo ariary dia hividy roa aho. arivou ari-ar dé ivid rou a
Marchander (Discuter-prix commerce) (battaille-vente)
1.Combien (Comme-quoi) [coûte] le poulet ? 2. Deux mille ariary la pièce (l’un), madame! 3. C’est trop cher (Cher trop cela) ! 4. Combien vous proposez alors (Comme-quoi donc c’est-que donné-par-vous ) ? 5. Mille ariary et j’[en] achèterai deux.
Note:
roa arivo ariary
, deux mille ariary = dix mille anciens
francs malgaches, du fait qu’un ariary, l’unité monétaire légale, vaut
cinq anciens francs malgaches. Ainsi, pour avoir en anciens francs
malgaches le prix d’un produit donné en ariary, il faut multiplier par
cinq.
omenao
(est-donné-par-vous) est un verbe à la forme
passive auquel est ajouté le pronom personnel -nao
:
ome
+ (-na)
+ -nao
(le vous de
politesse).
Le verbe actif manome
composé du préfixe verbal
man-
et du radical ome
, “action-de-donner”, au
sens propre, signifie donner, mais en termes de marchandage, il a le
sens de proposer.
dia
(et, alors, ensuite, par conséquent) est une
conjonction, à ne pas confondre avec dia
(voyage) (vu en 2’
leçon). La distinction est claire à l’oral, car la conjonction
dia
est prononcée (dé) et son homonyme dia
(voyage) est prononcé (di).
Fanazarana 1 — Adikao
- Hividy akoho iray aho.
- Ohatrinona ny iray?
- Roa arivo ariary ny iray.
- Manome arivo ariary aho.
- Lafo loatra ny akoho.
Corrigé de l’exercice 1
- J’achèterai un poulet.
- Combien [coûte] la pièce?
- La pièce [coûte] deux mille ariary ( = 10 000 fmg).
- Je propose mille ariary ( = 5 000 fmg).
- Le poulet est trop cher.
Fanazarana 2 — Fenoy ny banga
Un poulet coûte deux mille ariary (= 10 000 fmg) … ….. ariary ny akoho iray
C’est trop cher. …. loatra izany.
Je propose mille ariary ( = 5 000 fmg). ….. arivo ariary.
J’achèterai deux poulets. Hividy ….. roa aho.
Combien coûtent deux poulets ? ………. ny akoho …?
Corrigé de l’exercice 2
- Roa arivo
- Lafo
- Omeko
- akoho
- Ohatrinona, roa
Culture
Le marchandage est une pratique courante sur les marchés et même pour les services. La différence entre le prix affiché ou demandé par le marchand et le prix effectivement payé peut diminuer de moitié.
Il faut dire qu’à Madagascar, le marchandage est un art, une joute verbale dans laquelle chaque participant prend du plaisir à amener l’autre à accepter son prix.
Lesona faharaika ambin’ny folo
(Lésna fa-raika-(m)bifoulou)
Miantsena
métsé-n
Ohatrinona ny tokon’ny anamamy? ôt’inna toukou-n anamami
Valopolo ariary fotsiny e! valpoul ari-ar foutsn é
Omeo telo toko aho, azafady. méou tél touk-a zafad
Ny voatabia koa mora be. ni vôtabi kou moura bé
Efa nahazo aho fa misaotra, éfa na-azou a fa msôt’
Faire les courses (Aller-au-marché)
- Combien [coûte] le tas de brèdes morelles?
- Quatre-vingts ariary seulement!
- Donnez-moi trois tas, s’il vous plaît.
- Les tomates [sont] aussi três bon marché (bon-marché beaucoup).
- J’[en] ai déjà eu (Déjà passé-obtenir), merci.
Notes:
tokon'ny
(tas de) est formé detoko
,tas
+-n'
+ny
(le/la);anamamy
(brèdes morelles) est complément du nomtoko
. En règle générale, les compléments du nom sont introduits par la préposition-n'
. L’articleny
détermine le motanamamy
.
anamamy
(brèdes douces) = anana
(brèdes) +
mamy
(doux) est le nom d’une des nombreuses variétés de
feuilles comestibles désignées sous le nom de anana, brèdes, en général.
Brèdes morelles et brèdes douces sont synonymes.
valopolo
(quatre-vingts), est considéré par les
locuteurs comme la forme condensée de valo impolo
, qui se
compose comme suit : valo
(huit) + in
(fois) +
folo
(dix). Notez l’alternance des consonnes : le
n
de in-
devient m
, et le
f
de folo
devient p
.
In-
, comme nous l’avons vu en 8ème leçon, note 4, est le
préfixe pour former un multiplicateur. Tous les multiples de 10 suivent
cette règle; roapolo
= 20 (deux-fois-dix);
efapolo
= 40 (quaue-fois-dix); fitopolo
= 70
(sept-fois-dix)… sauf sivifolo
= 90.
Comme nous l’avons vu dans la leçon précédente, un arlary vaut cinq anciens francs malgaches. Pour convertir valopolo ariary en francs malgaches, il faut les multiplier par cinq: 80ar x 5 = 400 fmg.
omeo
(donne/donnez) est la forme impérative du verbe à
la forme passive omena
(être donné). Le suffixe de
l’impératif est la voyelle o
, contrairement à ce que nous
avons vu en 4ème leçon, où la voyelle a est la marque de l’impératif de
la forme active.
Fanazarana 1 — Adikao
- Miantsena izy.
- Valopolo ariary (400 fmg) ny tokon’ny anana.
- Omeo anamamy aho, azafady.
- Mora be ny voatabia.
- Ohatrinona ny toko?
Corrigé de l’exercice 1
- Il/Elle fait les courses.
- Le tas de brèdes est à quatre-vingts ariaty (400 fmg).
- Donnez-moi des brèdes douces, s’il vous plaît.
- Les tomates sont très bon marché.
- Combien coûte le tas?
Fanazarana 2 — Fenoy ny banga
Les brèdes douces sont bon marché. …. ny anamamy.
Le tas est à quatre-vingts ariary seulement. …….. ariary fotsiny ny toko
Combien coûtent les tomates? Ohatrinona ny …….. ?
Le tas est aussi à quatre-vingts ariary. Valopolo ariary koa ny …. .
’il vous plaît, donnez-moi trois tas. Azafady, omeo …. toko aho.
Corrigé de l’exercice 2
- Mora
- Valopolo
- voatabia
- toko
- telo
Culture
Il y a plusieurs sortes de brèdes utilisées dans la cuisine malgache. Elles sont désignées sous des noms différents selon leur goût, l’endroit où elles poussent ou leur pays d’origine. Le anamamy, brède douce, est un peu amer, mais laisse ensuite un arrière-goût de sucré. Cuit avec de la viande de porc, c’est un plat délicieux. Le anandrano (anana, brède + rano, eau) n’est autre que le cresson d’eau. On n’a pas l’habitude de le servir en salade à Madagascar ; on le fait cuire avec des morceaux de viande de bœuf, des tomates, des oignons, pour enfaire un bon bouillon. Le anantsinahy, (litt. “brède-ne-pas-exprès”) pousse à l’état sauvage; il est ainsi de venu comestible par accident: c’est l’image que reflète son nom. En hiver, cette brède est presque introuvable car elle ne résiste pas au froid. Le sôdesinina (sô, chou+ dé, de+ sinina, Chine) est le chou de Chine, brède importée de Chine, qui, désonnais, est devenue bien malgache! Vous venez de faire connaissance avec quelques plats caractéristiques, quelques saveurs qui peuvent vous procurer de bons moments inoubliables.
Lesona faharoa ambin’ny folo
[!ésna fa-rou a-(m) bifoutou]
Mijery ny tanàna
mdzér ni tana-n
Niova be ny tanànan’Antananarivo. niouva bé n tanana-n ata-nnariv
Tsy misy intsony, ohatra, ny tsenan’Anjomà tsi mich tsoun ouat’a ni tséna na-(n)dzouma
Nankaiza ny mpivarotra rehetra? na-(n)ka-iza n pvart’a ré-t’
Nafindra any amin’ny toerana hafa izy ireo. nafi-(n)-d’a-ni am touéra-n afiz réou
Nankeny Anosy ny mpivaro-boninkazo. na-(n)ké-n anous ni pvarbou-(n)ka-z
Visiter (Regarder) la ville
La ville d’Antananarivo a beaucoup changé (Passé-changé beaucoup).
Le marché de Zomà, [par] exemple, n’existe plus.
3 — Où sont allés tous les marchands (Passé-aller-où les marchands tous) ?
Ils ont été déplacés à un autre endroit (Passé-être-déplacés là-bas à-le endroit autre ils).
Les fleuristes (marchands-fleurs) sont allés [à] Anosy.
Note:
nafindra
, obtenu à partir de n(o)-a-findra
(litt. “passé-être-transféré/déplacé”), est un verbe à la forme passive.
Outre le suffixe -ana
, que nous avons vu en 8ème leçon avec
tianao
(litt. “être-aimé-par-vous”), la forme passive peut
se construire aussi avec le préfixe a-
.
Vous connaissez izy
, le pronom personnel de la troisième
personne du singulier qui est traduit, selon le contexte, par il ou
elle, puisque le genre grammatical n’existe pas en malgache. Par contre,
le nombre grammatical existe dans certains cas. Ainsi, le pronom
personnel de la troisième personne du pluriel izy ireo
est-il obtenu en faisant suivre izy
(il ou elle) du
démonstratif ireo
, ces (leçon 7, par. 3).
nankeny
est la forme au passé du verbe
mankeny
. Il est formé de l’adverbe de lieu du type
eny
préfixé de mank-
-> mankeny …, aller
là…, indiquant le lieu où l’on va ou la direction d’un chemin. Remarquez
la marque du passé que prennent les verbes actifs: n-
. Elle
devrait commencer désormais à vous devenir familière, c’est pourquoi
nous vous privons parfois de votre “béquille” du mot à mot.
La formation du mot composé mpivaro-boninkazo
suit la
règle énoncée en 9ème leçon: mpivarotra
(marchand) +
voninkazo
, Fleurs -> mpivaro-boninkazo
(Fleuriste).
Fanazarana 1 — Adikao
- Niova ny tanàna.
- Nafindra any amin’ny toerana hafa ny tsena.
- Nankaiza ny mpivarotra?
- Nankeny amin’ny toerana hafa izy ireo.
- Tsy misy intsony ny tsena.
Corrigé de l’exercice 1
- La ville a changé.
- Le m arché a été déplacé à un autre endroit.
- Où sont allés les marchands?
- lls sont allés à un autre endroit.
- Le marché n’existe plus.
Fanazarana 2 — Fenoy ny banga
Ils visitent la ville. Mijery ny tànana … ….
Les fleuristes ont été déplacés à Anosy …….. eny Anosy ny mpivaro-boninkazo
Le marché de Zomà n’existe plus. Tsy misy ……. ny tsenan’Anjoma
Où sont allés tous les marchands? …….. amin’ny toerana izy ireo ……. ?
Il s sont allés à un autre endroit. ……. amin’ny toerana …. izy ireo.
Corrigé de l’exercice 2
- izy ireo
- Nafindra
- intsony
- Nankaiza — rehetra
- Nankeny — hafa
Lesona fahatelo ambin’ny folo
[Lésna fa-télou a-(m)bifoulou]
Ao amin’ny paositra (aou am pôst’)
Te hividy hajia iray mankany Andafy aho, tompoko. té vidi adzi ra-ï makani a-(n)dafi a tou(m)pkou
Ho any Frantsa sa firenena hafa? ou ani fra-(n)ts sa firé néna af
Te handefa taratasy any Canada aho, azafady. té a-(n)défa taratassi a-n kanada azafadi
Mandoa vola arivo ariary ianao àry ma-(n)dou voul arivou ari-arénaou ar
Misaotra tompoko. msô t’ tou(m) pkou
À la poste (Là à-la poste)
- Je voudrais acheter un timbre pour l’étranger (timbre un aller-là-bas à-étranger), monsieur (maître-de-moi).
- Pour [la] France ou [un] autre pays?
- Je voudrais envoyer [une] lettre au Canada, s’il vous plaît.
- Vous payez donc mille ariary (Payer argent mille ariary vous donc ).
- Merci, monsieur.
Note:
te
, qui est un auxiliaire, est la forme contractée du verbetia
(aimer). Il est toujours suivi du futur et, du fait que sa présence dans une phrase met l’accent sur le désir ou le souhait du sujet, il se traduit par désirer.tompoko
est composé detompo
(maître) +-ko
(“de-moi”) ; c’est un terme de respect qui s’adresse aussi bien à un homme qu’à une femme et qui correspond à monsieur ou madame, selon le cas. Ainsi peut-il accompagner la formule de salutationManahoana
(bonjour ou bonsoir):Manahoana tompoko
(Bonjour/Bonsoir monsieur/madame).àry
orthographié avecà
correspond à donc en français. À ne pas confondre avecary
sans accent, qui exprime le et français.
Fanazarana 1 — Adikao
- Te handefa taratasy aho, azafady.
- Te hividy hajia iray aho.
- Handefa taratasy any Canada ianao?
- Eny, tompoko.
- Mandoa arivo ariary ianao.
Corrigé de l’exercice 1
- Je voudrais envoyer une lettre, s’il vous plaît.
- Je voudrais acheter un timbre.
- Vous enverrez une lettre au Canada?
- Oui, monsieur/madame.
- Vous payez mille ariary.
Fanazarana 2 — Fenoy ny banga
S’il vous plaît, monsieur! ……. , tompoko!
Je voudrais envoyer une lettre à Pétranger .. ……. taratasy any Andafy aho.
Un e lettre pour la France ou [pour] un autre pays ? …….. ho any Frantsa sa firenena hafa?
J’achèterai un timbre pour un autre pays. Hividy ….. iray mankany amin’ny …….. hafa aho.
Le timbre est à mille ariary, madame. Arivo ariary ny hajia, ……. .
Corrigé de l’exercice 2
- Azafady
- Te handefa
- Taratasy
- hajia — firenena
- tompoko
Lesona fahefatra ambin’ny folo
[lésna fa-éfal’a-(m)bifoulou]
Famerenan-desona — Révision
Vous voilà arrivé au bout d’une deuxième série de sept leçons. Profitons de l’occasion pour approfondir certains nouveaux éléments rencontrés au cours des six leçons de ces derniers jours.
1 Le nom : singulier/pluriel
Contraiement au français, le malgache n’exprime pas le nombre (singulier/pluriel) grammaticalement. Aussi l’article, le nom, le verbe, l’adjectif sont-ils des mots invariables. Ex : ny ravina, la/les feuille/s.
Par contre, le nombre est exprimé dans les démonstratifs et dans le
pronom de la deuxième personne avec l’ajout de Finfixe
-re-
. Ex : io
(ce) / ireo
(ces);
ianao
(tu) / ianareo
(vous). On peut également
obtenir le pluriel du pronom personnel de la troisième personne en
ajoutant le démonstratif ireo
. Ex : izy
(il ou
elle) / izy ireo
(ils ou elles). Pour les deux pronoms de
tutoiement suivants, on ajoute le mot isany
:
ialahy
[éla] (tu) (en s’adressant à un homme) /
ialahy isany
(vous collectif); itena
(tu) (en
s’adressant à une femme, emploi vulgaire) / itena isany
(vous collectif).
2 Les nombres
Pour vous aider à les mémoriser, nous avons écrit en toutes lettres le numéro de chaque page. Pensez à y jeter un coup d’oeil régulièrement.
2.1 Les cardinaux
— Les chiffres sont: aotra
, zero iray
, un,
roa
, deux, telo
, trois, efatra
,
quatre, dimy
, cinq, enina
, six,
fito
, sept, valo
, huit
,
sivy
, neuf.
Puis on a
folo
pour dix, zato
pour cent,
arivo
pour mille, alina
pour dix mille,
hetsy
pour cent mille, tapitrisa
pour
million.
— Les noms des dizaines et des centaines sont formés par adjonction à folo (variante : polo), dix, et à zato (jato en composition) cent, d’un multiplicateur (de deux à neuf).
Même chose pour les milliers, les dizaines de milliers et les centaines de milliers (pour les millions, le multiplicateur est de un à mille : arivo tapitrisa = un milliard).
10 folo
20 roapolo
30 telopolo
40 efapolo
50 dimampolo
60 enimpolo
70 fitopolo
80 valopolo
90 sivifolo
100 zato
200 ro anjato
300 telonjato
400 efajato
500 dimanjato
600 eninjato
700 fitonjato
800 valonjato
900 sivinjato
1 000 arivo
2 000 roa arivo
3 000 telo arivo
4 000 efatra arivo
5 000 dimy arivo
6 000 enina arivo
7 000 fito arivo
8 000 valo arivo
9 000 sivy arivo
2.2 Les ordinaux
Nous vous proposons en tête de chaque leçon l’adjectif ordinal qui
correspond ; aujourd’hui : fahefatra ambin'ny folo
,
quatorzième (litt. quatrième au-dessus-du dix”).
Comme vous le constatez, l’adjectif numéral ordinal est formé à
partir de l’adjectif numéral cardinal correspondant préfixé de
faha-
, sauf pour premier, qui se dit
voalohany
. Retenez bien que devant efatra
et
enina
, on ajoute fah-
:
faharoa
, deuxième,
fahatelo
, troisième,
fahefatra
, quatrième,
fahadimy
, cinquième,
fahenina
, sixième,
…
fahazato
, centième,
etc.
2.3 Le nombre multiple
Pour exprimer la multiplication, on ajoute le préfixe
in-
(“fois”) au nombre cardinal : in-
+
roa
— > indroa
(deux fois),
in-
+ telo
-> intelo
(trois
fois), in-
+ efatra
->
inefatra
(quatre fois), et ainsi de suite, sauf pour dire
une fois, où il faut ajouter le verbe mandeha
, marcher :
in-
+ iray
+ mandeha
(une fois)
—> indray mandeha
(“fois-un-marcher”).
Notez la disparition de la voyelle initiale de iray
et
l’alternance consonantique r/dr
.
3 Les formes verbales
3.1 La forme active
Les préfixes des verbes à la forme active que nous avons déjà vus
dans les précédentes leçons sont mi-
, man-
, et
maha-
.
Quand le préfixe mi-
est suivi de la préposition
an-
, nous avons le préfixe complexe mian-
auquel on peut ajouter un nom de lieu ou un adverbe de lieu pour
exprimer qu’on se dirige vers l’endroit indiqué: tsena
(marché) an-tsena
(au marché) miantsena
(aller
au marché);
ala
(forêt), an-ala
(dans la forêt),
mianala
(aller dans la forêt).
De la même manière, le préfixe mank-
(variante de
man-
), auquel on ajoute un adverbe, indique le lieu où l’on
va: mank-
+ eny
-> mankeny
(aller là); mankeny an-tsena
(aller là au marché).
Ces derniers verbes répondent à la question mankaiza
?
(aller où)?
3.2 La forme passive
Les verbes à la forme passive les plus usuels et les plus nombreux
sont ceux à suffixe -ana
(quelquefois abrégé en
-na
) ou -ina
: tiana
(être aimé)
est formé de tia
(aimer) + -na
;
omena
(être donné) vient de ome
(litt. “fait
de donner” ) + -na
.
Le pronom personnel lié (complément d’agent) s’ajoute au préfixe du
passif: tianao
= tia
+ (-na
) +
-nao
(litt. “être-aimé-par-vous”); omenao
=
ome
+ (-na
) + -nao
(litt.
“être-donné-par-vous”).
On peut aussi obtenir le verbe passif avec le préfixe a-
dont le sens est “mettre dans la situation ou la position indiquée par
le radical”: afindra
= a-
+ findra
(“être-déplacé”).
Comme les verbes à la forme active, ceux à la forme passive reçoivent les marques du temps — passé et futur.
Pour former l’impératif d’un verbe passif, le -na
du
suffixe verbal est remplacé par -o
(ou sa variante
-y
selon le cas): omena
(être-donné) est le
mode indicatif; omeo
!(donne!, donnez!) le mode
impératif.
3.3 La forme circonstancielle
Cette forme verbale, marquée par les préfixes i-
et
an-
et leurs variantes, suivis du suffixe
-ana
, est spécifique à la langue malgache. En effet,
l’élément essentiel de la phrase est une circonstance qui précise le
déroulement de l’action exprimée par le verbe (par exemple le temps, le
lieu, la cause, le moyen, la manière, le but, etc.). En français, cette
forme est traduite par le complément circonstanciel, alors qu’en
malgache, c’est le verbe lui-même qui précise la circonstance. Exemple :
ivarotana
= i-
+ varotra
+
-ana
(où-l’on-vend)
Ces formes verbales, ne vous en faites pas, seront traitées au fur et à mesure. Les automatismes vont se créer d’eux-mêmes. C’est le principe de l’assimilation.
Les noms verbaux
Certains noms sont formés à partir d’un verbe auquel on ajoute un préfixe.
Le préfixe
mp-
indique une personne exerçant un métier (agent):mivarotra
(vendre) ->mpivarotra
(vendeur).Le préfixe
f-
a plusieurs sens et peut indiquer selon le contexte:- soit le processus d’une activité:
ivarotana
(où-l’on-vend) —>fivarotana
(action de vendre); - soit le résultat d’une activité:
isakafoana
(circonstance-manger) ->fisakafoana
(moment-où-l’on-mange).
- soit le processus d’une activité:
5 Les démonstratifs
C’est l’une des catégories de la langue malgache les plus difïiciles à maîtriser pour un débutant. En effet, la situation d’un objet ou d’un être dans l’espace est définie cumulativement par plusieurs critères, contrairement, par exemple, au système français, qui ne prend en compte que sa proximité (ici) ou son éloignement (là) par rapport au locuteur.
Ces critères sont :
- la visibilité : on a l’opposition visible (chose bien en vue ou visible au moment où l’on parle, ou chose vue et connue dans le passé) / invisible (chose vague ou non visible);
- la distance par rapport au locuteur : elle peut être nulle ou indéfinie. Il y a quatre degrés d’éloignement : très faible distance / faible distance / grande distance / très grande distance;
- la dimension de la zone indiquée : on a l’opposition “ponctuel” (une zone bien circonscrite) / “extensif’ (une zone plus ou moins étendue) ;
- le nombre : singulier (sing.) / pluriel (pl.).
Dans les tableaux qui suivent, le soulignement indique que la voyelle est accentuée; “-” signifie que la forme correspondante n’existe pas. Ne cherchez pas à retenir toutes ces formes dès aujourd’hui; vous les retrouverez au fil de votre apprentissage
Visible | Sing | Pl. |
---|---|---|
distance nulle (ponctuel) | ito | ireto |
distance nulle (extensif) | itỳ | itòny |
distance indéfinie (ponctuel) | ìo | ìrèo |
distance indéfinie (extensif) | ìny | ireny |
très faible distance | ìtsy | ìretsy |
faible distance | itsỳ | iretsỳ |
grande distance | iròa | ireròa, iròny |
très grande distance | irỳ | irerỳ, iròny |
Invisible | Sing. | Pl. |
---|---|---|
distance nulle (ponctuel) | izàto | _ |
distance nulle (extensif) | izatỳ | _ |
distance indéfinie (ponctuel) | izào, izày | _ |
distance indéfinie (extensif) | izàny | _ |
très faible distance | izàtsy | _ |
faible distance | izatsỳ | _ |
grande distance | izaròa | _ |
très grande distance | izarỳ | _ |
Remarque:
Pour traduire les adjectifs démonstratifs français du type “ce”, on
emploie les pronoms ci-dessus, mais en les plaçant avant et après le mot
qu’ils déterminent: irỳ trano irỳ
, cette maison là-bas
irerỳ trano irerỳ
, ces maisons là-bas.
6. Les adverbes de lieu
Ils ont la même structure morphologique que les démonstratifs.
Visible | Invisible | |
---|---|---|
distance nulle (ponctuel) | eto | ato |
distance nulle (extensif) | etỳ | atỳ |
distance indéfinie (ponctuel) | èo | ào |
distance indéfinie (extensif) | èny | àny |
très faible distance | ètsy | àtsy |
faible distance | etsỳ | atsỳ |
grande distance | eròa | aròa |
très grande distance | erỳ | arỳ |
Voici, comme précédemment, un dialogue dit “de révision”, qui reprend les mots et les structures que vous venez de rencontrer au cours de cette deuxième série de six leçons. De plus, nous vous laissons quelques traductions mot à mot pour vous donner un coup de pouce.
Resaka mandravona
- Nankaiza izy ireo, azafady?
- Nankeny amin’ny paositra.
- Aiza ny paositra?
- Nafindra eo atsimon’ny tsena ny paositra.
- Handefa taratasy any Frantsa izy ireo?
- Any Canada.
- Ohatrinona ny hajia mankany Canada?
- Arivo ariary ny hajia mankany Andafy.
- Lafo be izany!
- Tsy mora ny hajia.
Traduction
- Où sont-ils allés, s’il vous plaît?
- [Ils] sont allés à la poste.
- Où [se trouve] la poste?
- La poste a été déplacée au sud du marché (Passé-être-déplacé là-bas sud-le marché la poste).
- Ils enverront [une] lettre en France?
- Au Canada.
- Combien [coûte] un (le) timbre pour le Canada?
- Un (le) timbre pour [l’] étranger [coûte] mille ariary.
- C’est trop cher (Cher beaucoup cela)!
- Les timbres ne sont pas bon marché.